Thomas Scorier,

le nouveau Président de la Confédération Construction

Interview de Thomas Scorier, diplômé 1985/86 en Construction

 

 

 

Le 23 septembre 2020, dans un article consultable en ligne, le Connect a appris que la Confédération Construction avait officiellement nommé son nouveau Président. Il s’agit de Thomas Scorier, un ancien ECAMien diplômé en 1986. Ce mandat qui durera 3 ans enthousiasme M. Scorier : « Cette mission s’annonce passionnante et variée car elle implique que je sois également vice-président du CSTC et représentant des entreprises au niveau de la FEB, côté entrepreneur ».

 

De multiples fonctions à responsabilité

Le nouveau Président la Confédération Construction a donc étudié à l’ECAM dans la section Construction.

Il a obtenu son diplôme d’ingénieur industriel à 22 ans et a acquis une expérience professionnelle aux Ets. Béton Lemaire à Ottignies en tant que responsable du déploiement de Benor et des productions spéciales.

Ensuite, il a rejoint Peremans SA à Halle où il est passé rapidement de chef de chantier au poste de directeur opérationnel et technique.

A 32 ans, Thomas Scorier a fondé TS Construct, sa propre entreprise, spécialisée tout d’abord dans la construction en ossature bois et plus tard dans le CLT (Cross Laminated Timber).

TS Construct a commencé avec deux travailleurs, mais s’est depuis développé en une PME employant 35 travailleurs. Plusieurs collaborateurs de M. Scorier sont par ailleurs, d’anciens ECAMiens : « Les études d’ingénieurs sont très exigeantes. Pour les réussir, il faut être un bosseur, aimer les défis et intégrer rapidement de nouvelles informations. Je recherche ces qualités chez mes collaborateurs car ils sont vite amenés à prendre des responsabilités comme gérer seul des chantiers. En général, les jeunes ECAMiens s’en sortent parfaitement. Ils analysent vite et bien, ils apprennent rapidement et leurs bases sont suffisamment solides pour trouver ce dont ils ont besoin et avancer dans les projets. Leur personnalité joue également dans l’acquisition de la maturité technique mais la plupart sont brillants et rigoureux ».

Une dynamique efficiente puisque l’entreprise, qui vient de fêter ses 25 ans, compte un chiffre d’affaires de 12 millions d’euros. « Les chantiers vont de 50.000 euros à 6.000.000 d’euros. La « base » de TS Consult est composée de 12 personnes au bureau et de 23 ouvriers mais, pour atteindre nos objectifs, nous nous entourons d’une centaine d’ouvriers sous–traitants », complète le nouveau Président.

Le Cross Laminated Timber

TS Construct, est une entreprise de construction spécialisée dans les ossatures en bois : « Nous travaillons actuellement sur de nombreux projets dont de très gros chantiers. Le Chalet Robinson au Bois de la Cambre fait partie de nos réalisations », illustre M. Scorier.

Actuellement, la grande tendance dans la construction est au « green deal » et le marché belge compte 6 entreprises concurrentes dans ce domaine.  Si bien que, depuis 6 ans, l’entreprise s’est spécialisée dans le CLT (Cross Laminated Timber). Le lamellé collé est un matériau qui existe en fait depuis longtemps mais dont l’exploitation a connu une forte modernisation : « Des outils technologique ultra performants ont été mis au point pour optimiser ce produit », argumente Thomas Scorier avant de citer des exemples d’évolutions technologiques essentielles pour construire du multi-résidentiel : « une presse de 5000 tonnes permet de coller entre les lames, des machines numériques aux nombreuses possibilités offrent un découpage extrêmement précis ».

Ce lamellé collé de planches croisées est, en effet, un matériau contrôlable et fiable : « A l’heure actuelle, très peu de bureau d’étude sont capables de calculer du bois car ce produit est hétérogène. Les grosses constructions en bois peuvent poser problème car elles reposent sur davantage de suppositions. Le CLT lui est homogène. Ses caractéristiques sont bien définies et peut donc se calculer comme du béton. Il offre par conséquent beaucoup plus de certitudes », explique M. Scorier avant d’ajouter : « Ce matériau supporte, par ailleurs, les essais au feu et les essais statiques ».

Le CLT bénéficie également de très hautes performances : « Il est moins lourd que le bois et, d’un point de vue usinage, le CLT permet de faire des panneaux de 3 mètres sur 15 mètres jusqu’à 30 cm d’épaisseur ». Thomas Scorier insiste également sur les propriétés « verte » du produit : « Il s’agit d’une évolution technologique conséquente pour le climat. Le CLT est durable, il offre une meilleure isolation aux bâtiments et il est étanche à l’air ».

Un succès qui trouve également une explication dans les avantages financiers : « Par rapport au béton, le CLT est 1/3 moins cher. 1000 euros au m³ pour le CLT alors que le béton est à 1500 euros au m³ ».

Président la Confédération Construction

La Confédération compte aujourd’hui 16.500 membres. Composée d’un CA au niveau national (présidé par Thomas Scorier) et de fédérations pour les provinces et les métiers.

Sa mission consiste à représenter, défendre et soutenir toutes les entreprises de construction de Belgique. Et ce, en mettant son expertise à disposition de la gestion des lobbyings, de l’emploi, des formations, des commissions paritaires, etc. A ce propos, le nouveau Président se rappelle un événement récent plongé dans l’actualité : « Au début du confinement, nous avons fermé des entreprises de construction car, légalement, les employeurs étaient responsables du résultat et pas des moyens. Si un travailleur décédait du Covid-19, alors même qu’il n’existait aucune preuve que cette maladie avait été contractée sur le lieu de travail, la famille du travailleur pouvait se retourner contre l’entreprise. Nous avons négocié des nuits entières pour que l’entreprise ne soit responsable que des moyens à mettre à disposition sans être responsable des résultats ».  La confédération, avec les syndicats, sont ainsi parvenus à débloquer la situation et permis aux entreprises de rouvrir.

Thomas Scorier, nommé fin septembre, est au tout début de son mandat. Sans entrer dans les détails de son programme, il a tout de même confié l’un de ses grands axes au Connect : « J’aimerais profiter de mon mandat pour travailler sur la pénurie des métiers techniques en revalorisant leur image. Ces métiers sont de plus en plus numériques, leur pénibilité a diminué et leur sécurité a augmenté. Les jeunes doivent retrouver l’envie de se lancer dans ces professions ».

Il est à présent certain que nous allons encore entre parler de ce nouveau Président dans l’actualité. Et l’ECAM ne sera pas en reste puisque, cette année, un sujet TFE a retenu son attention. La convention est d’ores et déjà signée avec l’étudiant.

Thomas Scorier, à très bientôt.

Aller au contenu principal